Saugues

FRANCE | Du PUY-EN-VELAY à AUMONT-AUBRAC

SUR LE CHEMIN DU PUY (France), PREMIÈRE ÉTAPE

ART 03 – France / Du PUY-EN-VELAY à AUMONT-AUBRAC

Que l’on soit pèlerin ou simplement randonneur, cette étape commence à la cathédrale du Puy-en-Velay avec la bénédiction des marcheurs, chaque matin à 7 H 00.

Pour celles et ceux qui se mettent en route sur ce parcours d’environ 90 km, sans difficultés particulières, c’est un moment fort et chargé d’émotion …

 

Point de départ historique de ce chemin, LE-PUY-EN-VELAY mérite une visite avant de prendre la route : la cathédrale, son cloître, la vieille ville médiévale, le Rocher Corneille et la chapelle St-Michel d’Aiguilhe sur son piton rocheux valent qu’on s’y attarde une bonne journée.

Paysages vallonnés, nombreux panoramas, petits villages, hameaux et vestiges médiévaux tant religieux que profanes sont au rendez-vous dans ce parcours : un itinéraire essentiellement rural qui traverse les Monts du Devès, les Gorges de l’Allier, le Pays du Gévaudan et la Plateau de la Margueride.

C’est une étape idéale pour s’initier aux Chemins de Compostelle : distances de marche quotidiennes très raisonnables et dénivelés  tout-à-fait acceptables sur un parcours pourtant situé entre 630 et 1300 m d’altitude. Lors de notre première expérience en RANDO-TOURISME et sans entrainement particulier, nous l’avons parcouru en 6 jours.

 

Découvrez cette étape au complet, jour par jour, en consultant les 6 articles publiés en avril-mai 2019 sur le blog d’euro-rando.com :

 

VERS COMPOSTELLE …. DU PUY-EN-VELAY À AUMONT-AUBRAC 

JOUR 01 : DU PUY-EN-VELAY À MONTBONNET (16 km)
JOUR 02 : DE MONTBONNET À MONISTROL D’ALLIER (15 km)
JOUR 03 : DE MONISTROL D’ALLIER À SAUGUES (13 km)
JOUR 04 : DE SAUGUES AU VILLERET D’APCHIER (11 km)
JOUR 05 : DU VILLERET D’APCHIER À ST-ALBAN (18,5 km)
JOUR 06 : DE ST-ALBAN À AUMONT-AUBRAC (17 km)

 

COMPOSTELLE AVEC EURO-RANDO : POURQUOI PAS VOUS ?

VERS COMPOSTELLE … LE-PUY-EN-VELAY À AUMONT-AUBRAC (4)

JOUR 4 : DE SAUGUES À LE VILLERET D’APCHIER (11 KM)

C’est une courte étape qui nous attend ce jour-là en direction de la Montagne de la Margueride « Montagne » est un bien grand môt : depuis Saugues, il s’agit seulement d’une lente montée jusqu’au Villeret, avec un dénivelé fort raisonnable de 175 m. Il fait un temps splendide et ce parcours est essentiellement « bucolique » : prairies, herbages et animaux au pacage, forêts de pinèdes et surtout chemins bordés de genêts d’un jaune éclatant puisque nous sommes en pleine période de floraison.

Étape « relax » : elle aurait pu être un peu plus longue mais notre hébergement est réservé au Villeret, alors pourquoi ne pas flâner en chemin et profiter du paysage! Seuls points d’intérêt historique en route : la tour curieusement penchée de La Clauze, vestige d’un château édifié au XIIème S. et la Maison de la Béate, aujourd’hui rénovée, dans le hameau.

Implantée au XVIIème siècle, l’institution des Béates est en charge de l’éducation des jeunes filles dans les hameaux reculés de la région. Femme célibataire et laïque, ressemblant beaucoup à une religieuse mais sans avoir prononcé de voeux, la Béate a reçu une éducation de base au noviciat et de ce fait devient une institutrice qui enseigne la lecture, l’écriture et le catéchisme aux enfants, également l’art de la dentelle aux jeunes filles. Sa maison sert d’école et de lieu d’assemblée pour la vie du hameau. Elle soigne aussi les malades avec ses remèdes et prie pour les mourants. Elle a généralement une vie assez misérable, son entretien dépendant uniquement des dons des villageois qui lui apporte bois pour se chauffer et nourriture. Cette institution disparaîtra à la fin du XIXème siècle avec l’avènement de l’instruction publique. De nos jours, cette maison de La Clauze peut servir de refuge à quelques pèlerins de passage mal pris par la météo ou n’ayant pas trouvé d’hébergement pour la nuit. Équipement sommaire : un poèle à bois, une table, quelques bancs, l’eau courante à l’extérieur mais un toit sur la tête!

EN ROUTE VERS LE VILLERET D'APCHIER

EN ROUTE VERS LE VILLERET D’APCHIER

L’Auberge des 2 Pèlerins au Villeret est une nouvelle expérience d’hébergement. Il ne s’agit plus d’une maison d’hôtes mais d’un complexe assez vaste regroupant dortoirs, chambres plus confortables et mème de simples roulottes en planches qu’on appellait « ateuil ou chabone » et qui servaient de logement rudimentaire aux bergers accompagnant leurs troupeaux.

L’arrivée surprend pour des non-itiniés comme nous : pas de sacs à dos à l’intérieur des dortoirs ou logements individuels, un grand vestiaire avec casiers et cadenas pour déposer matériel et chaussures, un minimum d’effets personnels autorisés dans les chambres et un p’tit coté militaire de l’accueil auquel on ne s’attendait pas ! Toutefois, il ya une raison à tout : dans ces hébergements de grande capacité – dans la grande salle commune, nous serons au moins une quarantaine de randonneurs à table ce soir-là – ce genre d’organisation est la seule manière de combattre les punaises de lit … En effet, ces petites bêtes, souvent transportées dans les sacs à l’insu des marcheurs, sont une véritable plaie et tout doit être fait évidemment pour éviter leur propagation.

L'AUBERGE DES DEUX PÈLERINS

L’AUBERGE DES DEUX PÈLERINS

Lucette et Jean-Louis, les deux propriétaires, sont deux « pèlerins convaincus » avec plusieurs pèlerinages à leur actif. Dans leur cas, on peut probablement parler de « sacerdoce » et de « dévouement » dans la gestion de leur établissement consacré aux Chemins de Compostelle et à l’accueil des pèlerins! Mais à la fin du repas, Jean-Louis exige le silence, raconte son expérience sur les chemins de St-Jacques et prend sa guitare avec la ferme intention de nous apprendre, avec maintes répétitions, « Ultreia et Suseia », le chant des pèlerins. Tout le monde – ou presque – se prête au jeu, certains cependant avec quelques grincements de dents discrets : un peu trop long, un peu trop « patronage » … même si tout ceci est fait avec la meilleure volonté du monde! Il y avait beaucoup d’étrangers ce soir-là et le feuillet des couplets – distribué avec le dessert – était uniquement en français … Essayez de chanter et de répéter en utilisant un texte en langue étrangère!

Au demeurant, Lucette et Jean-Louis irradient la bonté. À notre arrivée en milieu d’après-midi, nous étions affamés et la propriétaire n’a jamais voulu facturer l’en-cas qu’elle nous a servi, nous suggérant simplement de faire un don dans une boite disposée à cet effet. Je ne doute pas un instant que ces dons soient utilisés pour de bien nobles raisons. Qu’ils me pardonnent donc mes quelques commentaires, à moi le mécréant et randonneur aux raisons plutôt profanes! Merci sincèrement pour votre accueil.

 

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VERS COMPOSTELLE … LE PUY-EN-VELAY À AUMONT-AUBRAC (3)

JOUR 3 : DE MONISTROL D’ALLIER À SAUGUES (13 km)

Reconduits par notre hôte à Monistrol en tout début de matinée, nous reprenons la route par une belle journée ensoleillée …

Mauvaise surprise cependant : je me suis réveillé avec deux très grosses ampoules! Vérification faite, c’est la toile intérieure de support de mes souliers de marche qui a laché au niveau des talons et je marche maintenant directement sur l’armature. Définitivement mon erreur : je n’ai pas vérifié ces chaussures avant mon départ de Montréal, ayant une confiance aveugle dans ces excellents souliers utilisés au Népal seulement deux ans auparavant. Pour continuer à marcher sans trop de douleur, je n’ai guère le choix que de les remplacer par une paire d’espadrilles que je traîne avec moi dans mon sac de jour. Amélioration immédiate certes mais de courte durée : la semelle des espadrilles n’est pas rigide et le chemin est très caillouteux! C’est donc « clopin-clopant », à un rythme « d’escargot » et avec d’autres ampoules que je complèrerais cette étape dans une pharmacie de Saugues … Par chance, la ville possède un excellent magasin de chaussures et j’en serais quitte pour acheter une nouvelle paire de souliers de randonnée… qu’il me faudra malheureusement former à mes pieds dès le lendemain avec tout que ça implique!

LA CHAPELLE DE LA MADELEINE

Cette journée est une très belle étape qui commence par une montée assez raide jusqu’à la curieuse chapelle de la Madeleine, une grotte préhistorique fermée par une façade en pierre au XVIIème S. et directement encastrée dans le roc : à l’intérieur, nous découvrons un véritable chantier de construction où nous rencontrons un vieil artisan local et bénévole qui en a entrepris la rénovation depuis … des années ! Bien sympathique, il nous raconte l’histoire de la chapelle et de son projet et nous comprenons assez vite pourquoi la rénovation demande autant de temps puisqu’en ayant terminé avec nous, il recommence aussitôt son histoire auprès de deux autres randonneurs qui viennent d’entrer. Passé la chapelle, des escaliers et une main-courante de corde permettent d’aborder une forte pente qui mène au ressaut d’Escluzel et au hameau de Montaure. Cette montée par le plateau de la Margueride est la seule « difficulté » de cette étape dans le pays du Gévaudan. Passé Montaure, c’est une belle balade à environ 1000 m d’altitude, sans dénivelés d’importance.

LA BÊTE DU GÉVAUDAN!

LA BÊTE DU GÉVAUDAN!

On ne peut passer dans ce coin de pays sans parler de sa fameuse « bête monstrueuse », un animal à l’origine d’une centaine d’attaques mortelles contre les humains entre 1764 et 1767. Troupes royales et chasseurs de tout poil tentèrent à l’époque de capturer cette bête maléfique apparenté selon les goûts et les croyances à un grand loup, un loup-garou et mème à un tueur en série! On peut encore voir les traces de ses pattes à Saugues : soyez rassurés, il s’agit de traces peintes sur les pavés du centre-ville, devant le musée de la Bête du Gévaudan!

Saugues, ancienne place forte du Haut-Gévaudan, a gardé son caractère médiéval : on y trouve en effet, près du donjon ou « Tour des Anglais« , la collégiale St-Médard qui possède un intéressant trésor d’orfèvrerie et des statues du XIIème S. C’est aussi dans cette petite cité que l’on rencontre  » la Maman du Chemin « , une dame agée et figure emblématique au centre-ville : à l’intérieur d’une minuscule boutique dédiée aux Chemins de Compostelle, des centaines de cartes postales de tous les horizons couvrent les murs, souvenirs des pèlerins et randonneurs qui s’y sont arrétés pour faire étamper leurs crédentiales et saluer la vieille dame.
LA TOUR DES ANGLAIS

LA TOUR DES ANGLAIS

Nous ne logerons pas ce soir-là à Saugues mais à Venteuges, dans les environs. C’est la propriétaire qui vient nous chercher et nous avons une excellente surprise en découvrant notre hébergement : les Pierres d’Antan, une splendide maison de charme et caractère où notre chambre, partie d’une ancienne écurie entièrement rénovée et aménagée, est digne d’un hôtel 4 ***. Nous sommes les seuls invités et notre hôtesse est particulièrement ravie de recevoir des randonneurs de la Belle Province car, par le plus grand des hasards, son mari se trouve au mème moment à la pèche dans une pourvoirie du Québec!

LE GÎTE " LES PIERRES D'ANTAN "

LE GÎTE  » LES PIERRES D’ANTAN « 

Originaire de Lyon, capitale de la gastronomie française, notre hôtesse nous concoctera ce soir-là un repas digne de Bocuse et Troisgros, les restaurateurs mondialement connus de la région lyonnaise. Et pour la première fois depuis notre départ, nous veillerons assez tard en sa compagnie et en gôutant, que Saint-Jacques nous le pardonne, à quelques digestifs locaux qu’elle nous offre avec grand coeur. Merci Pascale pour cette superbe soirée dans le pays du Gévaudan!

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